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L'astragale de Cassiopée
20 décembre 2013

la solution de la deuxième énigme...

Bravo à Martinas qui a trouvé : il s'agit de La légende de l'empereur Kennedy : un nouveau débat anthropologique. C'est en lançant une recherche sur Lévi-Strauss que je suis tombé sur ce texte de Leszek Kolakowski , paru dans Alliage, numéro 19, 1994.

Comme on le sait, ce blog a un sens un peu flou des anniversaires (voir "la guerre de 14 n'aura pas lieu"). La mort de JF Kennedy date de cinquante ans et trois semaines ; tant pis pour la précision. On verra d'ailleurs en lisant le texte ci-dessous que la chronologie du passé est au mieux incertaine.

La 6 684ème réunion annuelle de l'Académie des Sciences fut la scène d'une vive polémique. La principale communication présentée traitait d'une légende peu connue, relative à un empereur appelé Kennedy, dont on dit qu'il avait régné sur deux grands pays dans un passé reculé d'AGC (Avant la Grande Catastrophe). Le Dr Rama, auteur de la communication, a comparé et scrupuleusement analysé toutes les sources disponibles sur ce sujet. Certes, celles-ci ne représentent pas un vaste échantillon, comparées, par exemple, aux matériaux concernant un autre souverain, Alphonse XIII, qui aurait régné sur un autre pays, appelé Espagne, peu de temps avant ou après. Le Dr Rama a pu néanmoins prouver que les documents existants recèlent beaucoup plus d'informations que les savants ne l'avaient auparavant soupçonné.

Comme l'on sait, la Grande Catastrophe, qui eut lieu dans les années 0-72 (approximativement) et qui fit disparaître sous les eaux les deux tiers de la Terre habitée, tandis que le reste du globe fut ravagé par une immense explosion d'origine inconnue, n'épargna que huit livres de la période précédente. Voici leur liste :

- John Williams, Creative Gardening. Omaha, Nebraska (si Omaha et Nebraska sont une ou deux personnes reste encore objet de discussion) ;
- Alice Besson, La vie d'une idiote racontée par elle-même. Roman (le livre semble avoir été publié dans un pays ou une localité appelé Gallimard) ;
- Laszlo Varga, Bridge for Beginners, traduit du hongrois par Peter Harsch, Llandudno, 1966 ;
- Dirk Hoegeveldt, De arte divinatoria Romanorum, Lugduni Bat., 1657 ;
- Annuario telephonico di Ferrara ;
- Arno Miller, Neue Tendenzen in Amerikanischen Sozialwissenschaften. Hoser Verlag Erlangen, 1979 ;
- Dinah Ellberg, All my Lovers.

Le huitième livre est ici omis, car son écriture nous est totalement inconnue, hormis un seul mot mystérieux, Nagoya, imprimé à l'avant-dernière page ; selon l'opinion des meilleurs spécialistes, il s'agirait probablement d'une incantation magique destinée à éloigner les esprits venant d'un pays étranger. D'ailleurs, aucun de ces livres ne fut jusqu'à présent déchiffré entièrement ; il existe néanmoins des traductions satisfaisantes de certains fragments, plus ou moins longs. Il convient d'ajouter que les chiffres apparaissant dans les livres correspondent probablement à des années ; il nous est toutefois impossible de dater correctement les événements, car nous ne savons ni selon quelle méthode on calculait le temps à l'époque d'AGC, ni quand commençait la première année. Qui plus est, nous ignorons si l'on comptait alors le temps en avant ou en arrière ; il est tout à fait possible, affirment certains savants, que l'on désignât jadis les années par les chiffres correspondant au laps de temps restant encore jusqu'à la Grande Catastrophe, de sorte que l'année 1657, par exemple, se situe en réalité trois siècles après et non pas avant l'année 1957.

La légende de l'empereur Kennedy n'est mentionnée que dans un seul des livres énumérés ci-dessus, ce qui fit dire à certains savants qu'elle n'avait pas été très répandue, ou très importante, pour les primitifs. Pourtant, dans presque deux douzaines de livres partiellement conservés, ainsi que dans cent vingt journaux qui nous sont parvenus, dont treize presque intacts (p. ex. Chemical Engineering, l'Humanité, Crosswords for Children - ce dernier pratiquement inintelligible -, Il Messagero et Vuelta), la légende apparaît plusieurs fois, et le Dr Rama, après avoir longuement examiné l'ensemble des matériaux, en a proposé pour la première fois une interprétation cohérente. Selon lui, les principales composantes de ce mythe sont les suivantes :

1. Le président (un titre d'origine obscure, manifestement équivalent à celui d'"empereur") Kennedy régnait simultanément sur deux grands pays, appelés respectivement Amérique et USA.

2.I l était originaire d'une île légendaire appelée Irlande, située dans le Nord ; il n'a pas encore été définitivement établi si cette île correspondait à une autre nommée Islande, et mentionnée par une source différente ; il se peut qu'une simple erreur typographique ait fait deux île d'une seule.

3. Il était riche.

4. Il combattait les souverains de trois autres royaumes nommés respectivement Russie, Union soviétique et Cuba. Il semble qu'il les ait d'abord vaincus, mais qu'ensuite, il fut à son tour défait au terme d'une bataille qui eut lieu dans une baie dite des Cochons. Il resta pourtant empereur de ses deux pays.

5. Un des pays hostiles, appelé Berlin (presque certainement un autre nom de la Russie), construisit un grand mur pour se protéger contre l'invasion de l'armée de l'empereur, mais celui-ci insulta courageusement ses ennemis du haut du mur.

6. Il y avait deux frères ; l'aîné fut tué avant la mort de l'empereur et le cadet après.

7. L'empereur lui-même fut abattu par ses ennemis.

8. Sa veuve Jacqueline se remaria ensuite avec un "millionnaire".

Le Dr Rama a découvert une autre information d'une grande importance, auparavant inconnue. Sur une demi-page conservée du magazine Ici Paris, l'empereur est caractérisé comme "un grand coureur de jupons". La seule signification plausible de cette curieuse expression est "qu'il lui arrivait souvent de courir en jupons". Et puisqu'il est attesté que le jupon était un vêtement féminin, il semble que l'empereur fut un personnage androgyne, réunissant des caractères masculins et féminins. Le Dr Rama a également corrigé l'interprétation erronée du mot "millionnaire", jusqu'à l'heure présente traduit dans le plus faux des sens par "homme riche". Le Dr Rama a attiré l'attention sur un passage auparavant négligé dans un fragment préservé du Miami Star, qui dit : "Qu'est-ce de nos jours qu'un million ? De la petite bière." Comme la bière fut une boisson bon marché, et qu'une petite bière ne représente qu'une dose minime de ladite boisson, un "millionnaire", loin d'être un homme riche, est plutôt un "homme pauvre", qui possède très peu, juste une petite bière. Cela confirme l'interprétation du Dr Rama.

Le Dr Rama est un disciple du célèbre savant Lévi-Strauss, qui fabriquait une sorte de pantalon, porté tant par les hommes que par les femmes, et qui soutenait par conséquent que chaque chose peut être envisagée comme une structure faite de paires d'oppositions, de sorte qu'une partie de la paire n'a pas de sens sans l'autre ; en effet, si vous coupez une jambe à un pantalon, la jambe restante n'a aucun sens. En utilisant ce principe heuristique, le Dr Rama a abouti à l'interprétation suivante de la légende :

La légende de l'empereur Kennedy fut pour la pensée mythique une tentative de réconcilier les contradictions fondamentales de l'existence humaine. Premièrement, on y trouve une opposition entre les rêves et la réalité. L'Amérique, un des pays où il régnait, est qualifiée dans un texte de "rêve de l'humanité", tandis qu'une autre source parle d'une "dure réalité de l'USA", ce qui signifie que "USA" était considéré comme un pays réel. Ainsi, les rêves et la réalité se trouvaient-ils associés dans le personnage de l'empereur. Deuxièmement, il existe une opposition "Nord-Sud" : l'empereur était originaire du Nord, mais régnait sur le Sud, comme le révèle une remarque dans un fragment d'article, qui affirme de manière univoque que "le Sud est sous le charme magique de Kennedy". Et comme, à cette époque, il faisait chaud dans le Sud et froid dans le Nord, les deux conditions étant désagréables, bien que pour des raisons différentes, le personnage de l'empereur était censé, semble-t-il, abolir, par des moyens magiques, les aspects désavantageux du Sud et du Nord.

Les savants se sont beaucoup interrogés sur le sens mythologique des guerres menées par l'empereur ; le Dr Rama a pu une fois de plus proposer une ingénieuse solution à ce problème. On se rappelle que l'empereur personnifiait des caractères à la fois masculins et féminins. Il semble pourtant qu'il encourageait ses sujets à devenir mâles (selon Ici Paris précité, il fit "cocus" un grand nombre de gens. Ce terme ne peut signifier que "coqs", et le coq, dans la plupart des mythologies, est un symbole phallique). La défaite lui fut cependant infligée par des cochons, qui eux aussi symbolisent la masculinité ("ces cochons de mâles chauvins", peut-on lire dans un fragment préservé de brochure intitulée L'inexprimable martyre des femmes américaines). Nous voyons donc resurgir dans la légende une dialectique complexe de rapports entre hommes et femmes : un personnage masculino-féminin produit des mâles, est vaincu par les mâles, et finit par être assassiné, probablement par une femme ou sur ordre des femmes ; ce dernier fait a été établi par la confrontation de deux sources : la première, quelques pages qui nous sont parvenues d'une brochure Les vrais faits sur l'Union soviétique, dit que "le bonheur des femmes soviétiques est indescriptible", alors que l'autre - une page d'un journal mystérieusement intitulé Le Figaro parle de "l'extrême misère des hommes soviétiques" ; nous voyons ainsi qu'au moins dans un des pays hostiles à l'empereur, les femmes étaient heureuses et les hommes non, ce qui suggère qu'il existait une sorte de gynécocratie.

Il faut par conséquent conclure que la tentative de l'empereur pour dépasser l'opposition hommes-femmes se trouva attaquée des deux côtés, aussi bien de celui des hommes que de celui des femmes, et que ceci amena l'ultime catastrophe. La légende enseigne que la réconciliation des éléments masculins et féminins est impossible.

La dernière paire d'oppositions sur lesquelles fut construite la légende est celle entre riches et pauvres. L'empereur était riche, mais, comme dit un texte, il était le "défenseur des pauvres". Sans aucun doute, symbolisait-il l'idée d'abroger le contraste linguistique entre la richesse et la pauvreté. Le fait qu'il fut vaincu et que sa femme épousa ensuite un pauvre (femme d'un "millionnaire") prouve que son effort pour établir une harmonie entre les deux pôles de l'opposition se solda par un échec.

Le sens profond du mythe est foncièrement pessimiste : les contradictions fondamentales de l'existence humaine ne peuvent être abolies, et tout espoir de les réunir est futile.

L'interprétation du Dr Rama, bien que vivement applaudie par de nombreux savants, ne fut pas pour autant unanimement acceptée. La plus virulente attaque à son encontre a été lancée par le Dr Gamma, partisan du célèbre Dr Sigmund Fraude, qui avait fondé une autre école d'herméneutique (dite analo-psychique). Le Dr Gamma s'est efforcé en effet de remettre en question non seulement tous les points de l'interprétation du Dr Rama, mais aussi l'ensemble de la théorie "pantalonnesque" de M. Lévi-Strauss. La conception du Dr Fraude affirme que la seule activité à laquelle les gens voudraient s'adonner continuellement est la copulation, mais qu'ils se résignent, pour survivre, à faire aussi autre chose, ce qui les rend infiniment tristes ; il en résulte que certains écrivent des poèmes, d'aucuns se suicident, et d'autres encore deviennent hommes politiques. "J'admets, disait le Dr Gamma, que le Dr Rama a découvert quelques faits intéressants, qui jettent une nouvelle lumière sur la légende ; son interprétation fantaisiste est néanmoins entièrement erronée ; les faits nouveaux confirment clairement, une fois encore, que la théorie fraudienne est la seule capable d'expliquer ce récit. La véritable signification de celui-ci est en fait transparente pour tout esprit libre de préjugés. Le cochon, loin d'être un signe de masculinité, symbolise en réalité un mâle efféminé, un castrato ; il est bien connu qu'à cette époque, les gens castraient les cochons, qui leur servaient ensuite de nourriture. L'expression "ces cochons de mâles chauvins" ne confirme point l'interprétation du Dr Rama ; bien au contraire, elle s'accorde parfaitement à la doctrine de Fraude - certes, l'expression est une insulte, mais elle se rapporte aux mâles castrés, incapables de procréer. Le qualificatif chauvin, encore mal expliqué, s'apparente vraisemblablement au terme chauve, qui désigne la calvitie ou l'absence de poils, celles-ci étant un autre signe de l'émasculation, alors que les poils abondants constituent un synonyme de la puissance masculine (cette dernière association put être établie à partir d'une phrase trouvée dans un livre préservé intact : "...ces bêtes poilues essaient de me violer..."). L'interprétation est donc évidente : l'empereur fut vaincu dans le pays des castrati ("cochons"), et c'est alors qu'il se trouva contraint à courir en jupons, non pas parce qu'il était un androgyne, comme le veut le Dr Rama, mais parce qu'il devint un semi-mâle ; autrement dit, il fut castré. Il tenta par la suite de rétablir la masculinité des autres mâles - sans doute également castrés - mais il échoua. Si, dans des pays hostiles, les femmes étaient réellement heureuses et les hommes malheureux, c'est probablement parce que dans cette contrée mythique, tous les hommes étaient castrés. Ayant éliminé la cause de l'envie du pénis, les femmes ne pouvaient qu'être heureuses. Quelle autre explication serait-elle plus plausible ? Ainsi faut-il conclure que la légende exprime l'universelle crainte humaine d'être castré, et que l'échec de l'empereur symbolise la cruelle irréversibilité de la castration. La théorie du Dr Fraude se voit confirmée une fois de plus."

Mais ce n'était pas la fin de la réunion. Un autre savant, le Dr Ngama, a pris parti contre les deux interprétations précédentes. Le professeur Ngama est disciple du grand Dr Calamarx, dont la théorie prétend qu'il y a des hommes pauvres et des hommes riches, et que les uns luttent contre les autres tout en inventant diverses mythologies ; les mythologies de riches veulent convaincre le monde entier que le riche doit rester riche et que le pauvre doit rester pauvre, alors que les mythologies des pauvres affirment le contraire. Dans l'avenir, comme l'a prouvé le Dr Calamarx, les pauvres massacreront les riches et désormais tous seront très, très heureux. "Il est clair pour qui est sain d'esprit, argumentait Dr Ngama, que, scientifiquement parlant, les deux théories présentées à cette réunion sont non seulement fausses, mais aussi réactionnaires. La pseudo-théorie du Dr Rama conduit à imaginer que les prétendues "structures" qu'il a concoctées sont éternelles, c'est-à-dire que les gens riches resteront toujours riches et que les gens pauvres resteront toujours pauvres. Quant à la pseudo-théorie du Dr Gamma, elle prétend qu'au lieu de combattre l'injustice sociale, les pauvres doivent se soucier uniquement d'une éventuelle perte de la puissance sexuelle. Pourtant, la véritable signification de la légende est très simple. Que l'empereur fut lui-même riche ou pauvre n'est pas une question pertinente, car tous les empereurs dans le passé étaient riches - ce n'est que dans l'avenir radieux que les empereurs seront pauvres. Ce qui importe, c'est que l'empereur était "le défenseur des pauvres", comme ont dû le reconnaître même mes adversaires. Par conséquent, il faut conclure que ses ennemis étaient les défenseurs des riches, car toutes les luttes se ramènent en dernière analyse au conflit entre les riches et les pauvres. L'ensemble d'éléments connus du mythe confirme cette interprétation. L'empereur fut vaincu par les cochons, mais les cochons, loin d'être un symbole sexuel, comme les théories de mes adversaires veulent le faire croire, symbolisent en fait la richesse. Les deux orateurs précédents ont préféré omettre un feuillet signé par l'"Absolument révolutionnaire et invincible Mouvement mondial de la Libération des Masses laborieuses", qui dit clairement : "Tuons ces cochons de riches". Le noble empereur, défenseur des pauvres, fut traîtreusement assassiné par ses ennemis, mais, comme le Dr Rama l'a montré, sa veuve épousa ensuite un homme pauvre. Le message de la légende est en évidence le suivant : un grand soldat de la cause des pauvres est mort, mais la lutte continue. La légende appartient au folklore des pauvres, et la véracité de l'immortelle théorie du Dr Calamarx est prouvée une fois de plus."

Confrontée à trois théories contradictoires, l'Académie a dû établir la vérité, comme il est d'usage, par un vote. Après quatre ballottages qui n'ont pas réussi à dégager une majorité, la plupart des académiciens ont opté dans le cinquième vote pour l'explication du Dr Gamma, et c'est ainsi que le bien-fondé de la théorie du Dr Sigmund Fraude se trouva définitivement et scientifiquement établi. Le Dr Gamma en fut ravi, tandis que les deux savants vaincus, dont les erreurs devinrent ainsi manifestes, pleurèrent amèrement. Le délit de défendre une théorie anthropologique erronée est passible de la peine capitale.

Traduit de l'anglais par Wiktor Stoczkowski.

 

Leszek Kolakowski 1927-2009) est philosophe. Cette information pourra paraître peu éclairante, si l'on oublie que les philosophes qui s'adonnaient à la philosophie se font rares, remplacés de nos jours par les professeurs de philosophie, dont l'occupation préférée est de disserter sur les philosophes. Kolakowski l'a fait aussi, mais ses préoccupations intellectuelles ne se sont jamais arrêtées sur des gloses savantes de la tradition, et parmi ses nombreux ouvrages, à côté de sommes érudites, comme celles sur le marxisme ou sur des courants mystiques du XVIIe siècle (qui, par ailleurs, sont beaucoup plus que des commentaires), on trouve également des essais, des contes philosophiques, des pastiches, des fables pour enfants, des pièces de théâtre et un scénario de film. Décrivant les foules que les cours public de Kolakowski attiraient dans les années soixante, un journaliste s'étonnait de voir qu'à Varsovie, hormis la demande de réfrigérateurs, téléviseurs, meubles et biftecks, se faisait sentir aussi une grande demande de philosophie.

En 1959, âgé de 32 ans, Leszek Kolakowski fut nommé à la chaire d'histoire de la philosophie moderne, à l'université de Varsovie. Il y resta neuf ans, avant d'être chassé de l'Université pour "avoir formé la jeunesse dans l'esprit contraire à la tendance dominante du développement de la nation et du pays". Kolakowski choisit l'exil. Il enseigne aujourd'hui à l'université d'Oxford et à l'université de Chicago.

La plupart de ses livres ont déjà été traduits en français : Chrétiens sans Eglise : la conscience religieuse et le lien confessionnel au XVIIe siècle (Gallimard, 1965), L'esprit révolutionnaire. Marxisme, utopie et anti-utopie (Editions Complexe, 1974), La philosophie positive (Denoël, 1976), Philosophie de la religion (Fayard, 1985), Le village introuvable (Editions Complexe, 1986), la Clef des cieux : récits édifiants, tirés de l'Histoire sainte (Editions Complexe, 1986), Histoire du marxisme (Fayard, 1987), Horreur métaphysique (Payot, 1989).

Leszek Kolakowski vient de recevoir le prix Alexis Tocqueville 1994. (note d'accompagnement parue dans la revue Alliage)

 

En tant que traducteur, je regrette un peu que Sigmund Fraude traduise l'anglais Sigmund Fraud, au détriment de l'original (?) plus léger. note J-o

 

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Commentaires
K
Plus "volage" ?
J
plus "heureux" ?
R
A chacu(e) d'ajouter ce qui lui convient après " plus " ...
M
A l'an qui vient, soyons plus !
J
la V. O est en anglais, mais j'ai préféré mettre le texte polonais autorisé (? voir in fine) de Leszek Kołakowski <br /> <br /> Legenda o cesarzu Kennedym: nowa dyskusja antropologiczna <br /> <br /> 20.10.2007 , aktualizacja: 04.11.2009 16:34 <br /> <br /> <br /> <br /> Tegoroczny, już 6684. z kolei, zjazd Akademii Nauk stał się terenem burzliwej kontrowersji. Główny referat przedstawiony w trakcie obrad dotyczył mało znanej legendy o cesarzu imieniem Kennedy, który, jak się uważa, władał dwoma rozległymi krajami w zamierzchłej przeszłości PWK (Przed Wielką Katastrofą).<br /> <br /> Dr Rama, autor referatu, zestawił i skrupulatnie przeanalizował wszystkie dostępne źródła. Nie stanowią one, co prawda, obszernej kolekcji w porównaniu, dajmy na to, z materiałami, jakimi dysponujemy na temat innego władcy, Alfonsa XIII, który, jak się zdaje, rządził państwem o nazwie Espagna nieco wcześniej lub później. Niemniej dr Rama udowodnił, że z istniejących źródeł można wydobyć więcej, niż uczeni dotychczas przypuszczali.<br /> <br /> Jak wiadomo, po Wielkiej Katastrofie, która nastąpiła pomiędzy rokiem (w przybliżeniu) 0 i 72 - kiedy to około dwie trzecie zamieszkałych lądów pochłonęły oceany, a pozostałe części uległy niemal całkowitemu zniszczeniu przez potężne eksplozje niewiadomego pochodzenia - zachowało się w całości wszystkiego osiem książek z poprzedniej ery:<br /> <br /> John Williams, ,,Creative Gardening"; Omaha, Nebraska (pozostaje do dziś przedmiotem sporów, czy Omaha, Nebraska to dwie osoby, czy jedna);<br /> <br /> Alice Besson, "La vie d'une idiote racontée par elle-meme. Roman" (wydaje się, że książkę tę opublikowano w kraju lub miejscowości o nazwie Gallimard);<br /> <br /> Laszlo Varga, "Bridge for Beginners"; translated from Hungarian by Peter Harsch, Llandudno 1966;<br /> <br /> Dirk Hoegeveldt, ,,De arte divinatoria Romanorum", Lugduni Bat. 1657;<br /> <br /> "Annuario telefonico di Ferrara";<br /> <br /> Arno Miller, "Neue Tendenzen in amerikanischen Sozialwissenschaften", Hoser Verlag Erlangen 1979;<br /> <br /> Dinah Ellberg, ,,All my Lovers".<br /> <br /> Ósmą książkę pomijamy, jako że napisano ją alfabetem całkowicie niezrozumiałym, jeśli nie liczyć tajemniczego słowa "Nagoya" wydrukowanego na przedostatniej stronie; zdaniem najpoważniejszych autorytetów było to prawdopodobnie magiczne zaklęcie służące do odstraszania złych duchów przybywających z jakiegoś obcego kraju. Skądinąd żadnej z powyższych książek nie odcyfrowano jeszcze w całości, jednakże pewna liczba krótszych lub dłuższych fragmentów jest już teraz dostępna w zadowalających tłumaczeniach. Trzeba także wspomnieć, że cyfry w książkach odnoszą się przypuszczalnie do dat rocznych; ponieważ jednak nie wiadomo, ani jakimi metodami obliczano czas w epoce PWK, ani od kiedy zaczęto numerować lata, nie sposób wiarygodnie datować wydarzeń. Co więcej, nie wiadomo, czy ludzie w owej epoce obliczali czas do przodu, czy do tyłu; jest całkiem możliwe - argumentuje wielu uczonych - że oznaczano lata cyframi wyrażającymi upływ czasu pozostającego do Wielkiej Katastrofy, tak więc na przykład rok 1657 przypadałby 300 lat później, nie wcześniej, niż rok 1957.<br /> <br /> Legenda o cesarzu Kennedym w wymienionych wyżej książkach wzmiankowana jest zaledwie raz, co kazało niektórym badaczom przypuszczać, że nie była ona szeroko znana czy ceniona wśród plemion prymitywnych. Jednakże w tych dwudziestu paru książkach, które zachowały się we fragmentach, jak również w ponad 120 periodykach, które dotychczas odkryto i z których 13 przechowało się w stanie niemal nienaruszonym (m.in. "Chemical Engineering", "Trybuna Ludu", "Crosswords for Children" - to ostatnie praktycznie nie do rozszyfrowania - "Il Messaggero" i "Vuelta"), legenda pojawia się kilkakrotnie. Dokładne przebadanie całego tego materiału pozwoliło dr. Ramie przedstawić nowatorską i spójną interpretację. W świetle jego ustaleń główne składniki mitu wyglądają następująco:<br /> <br /> 1. Prezydent (tytuł niejasnego pochodzenia, oczywisty równoznacznik "Cesarza") Kennedy panował jednocześnie w dwóch dużych państwach zwanych odpowiednio "Ameryka" i "USA".<br /> <br /> 2. Pochodził on z legendarnej wyspy zwanej Irlandią, położonej na Północy: czy wyspa ta jest tożsama z inną o nazwie Islandia, którą wzmiankuje inny materiał źródłowy, nie zostało w pełni ustalone; prawdopodobnie zwyczajny błąd drukarski uczynił dwa kraje z jednego.<br /> <br /> 3. Prezydent był bogaty.<br /> <br /> 4. Walczył z władcami trzech innych królestw zwanych: Rosja, Związek Radziecki i Kuba. Jak się wydaje, zwyciężył, lecz później sam został pokonany w bitwie, która odbyła się w Zatoce Świń. Mimo to pozostał cesarzem obu swych krajów.<br /> <br /> 5. Jedno z wrogich państw, o nazwie Berlin (jest to prawie na pewno inna nazwa Rosji), wybudowało ogromny mur mający zapobiec inwazji armii cesarskiej, ale Cesarz śmiało obrzucił wrogów wyzwiskami ze szczytu tegoż muru.<br /> <br /> 6. Miał dwóch braci; starszy zginął przed, młodszy po śmierci Cesarza.<br /> <br /> 7. Sam Cesarz utracił życie w wyniku napaści swoich wrogów.<br /> <br /> 8. Wdowa po nim, Jacqueline, poślubiła następnie "Milionera".<br /> <br /> Dr Rama odkrył jeszcze jeden szczegół wielkiej wagi, a dotychczas nieznany. Na ocalałej połówce stronicy czasopisma "Ici Paris" Cesarza określa się mianem un grand coureur des jupes . Można to rozumieć tylko w jeden sposób: Cesarz zwykł "biegać w spódniczkach". A skoro istnieją dowody, że spódniczki były ubiorem wyłącznie kobiecym, staje się jasne, że Cesarz był postacią androginiczną, ucieleśniającą cechy zarówno męskie, jak i żeńskie. Dr Rama skorygował także mylną interpretację słowa "Milioner", które do niedawna bezkrytycznie tłumaczono jako "bogacz". Odnalazł on mianowicie niedostrzeżone dotychczas wyjaśnienie zachowane we fragmencie "Miami Star", które brzmi: "Cóż to jest milion w dzisiejszych czasach? Małe piwo". Ponieważ piwo, a zwłaszcza małe piwo, było tanim i popularnym napojem, "Milioner" nie mógł mieć nic wspólnego z bogactwem. Wręcz przeciwnie, był to człowiek biedny, którego stan posiadania był bardzo skromny, który mógł sobie pozwolić co najwyżej na małe piwo. Podbudowuje to znakomicie koncepcję dr. Ramy.<br /> <br /> Dr Rama zalicza się do szkoły słynnego uczonego Levi-Straussa, który był wytwórcą szczególnego rodzaju spodni noszonych zarówno przez mężczyzn, jak i kobiety, i który na tej podstawie twierdził, że wszystko da się traktować jako strukturę zbudowaną z parzystych opozycji, tak że pojedyncze pojęcie jest pozbawione znaczenia bez swojej opozycyjnej pary; istotnie, jeśli uciąć jedną z nogawek spodni, pozostała nogawka staje się bezsensowna. Przy użyciu tegoż klucza hermeneutycznego dr Rama zaproponował następującą interpretację legendy:<br /> <br /> Mit cesarza Kennedy'ego stanowił próbę pogodzenia w wyobraźni mitologicznej podstawowych i nierozwiązywalnych sprzeczności życia ludzkiego. Po pierwsze, występuje tu opozycja marzenia i rzeczywistości. W jednym ze źródeł Ameryka - jeden z krajów, którymi Kennedy rządził - jest nazwana "marzeniem ludzkości", podczas gdy inne źródło mówi o "surowej rzeczywistości USA", co sugeruje jasno, że USA uważane było za byt realny. Tak więc postać Cesarza jednoczyła w sobie marzenie i rzeczywistość. Po drugie, mamy tu opozycję Północ - Południe: Cesarz pochodził z Północy, ale rządził Południem, jak wynika jednoznacznie z uwagi w zachowanym fragmencie gazety: "Całe Południe jest pod urokiem magii Kennedy'ego". Ponieważ w tamtych czasach na Południu było gorąco, a na Północy zimno, które to temperatury były jednakowo, chociaż z różnych powodów, nieprzyjemne, postać Cesarza miała najwidoczniej unicestwić magicznie wady tak Południa, jak i Północy.<br /> <br /> Uczeni mieli zawsze trudności z wyjaśnieniem mitologicznego sensu wojen, które rozgrywał Cesarz, ale również w tym wypadku dr Rama zaskoczył wszystkich celną interpretacją. Jak pamiętamy, Cesarz ucieleśniał zarówno cechy męskie, jak i żeńskie. Wydaje się przy tym, że nakłaniał swoich poddanych do zmiany płci na męską. (Według cytowanego wyżej "Ici Paris" uczynił z wielu ludzi cocus , co znaczy coq , czyli kogut. W większości mitologii kogut jest symbolem fallicznym. Klęskę Cesarzowi zadały jednak, jak wspomniano wyżej, świnie, które również były symbolem męskości: "mężczyźni to szowinistyczne świnie" - czytamy we fragmencie ocalałym z broszury pt. "Niewypowiedziane męczeństwo kobiet amerykańskich"). I tak z legendy wyłania się skomplikowana dialektyka: męsko-żeńska istota stwarza mężczyzn, jest pokonana przez mężczyzn i w końcu zabita prawdopodobnie przez kobietę lub z rozkazu kobiet.<br /> <br /> Ten ostatni fakt ustalono drogą zestawienia dwóch dokumentów: na jednej z kilku zachowanych stron broszurki pt. "Prawda o Związku Radzieckim" czytamy: "szczęście kobiet radzieckich wprost opisać się nie da"; natomiast inny dokument - strona z czasopisma zatytułowanego tajemniczo "The Times" - mówi o "ciężkiej doli ludzi radzieckich", przy czym słowo "ludzi" oznacza w języku oryginału przede wszystkim "mężczyzn". Tak więc można zaobserwować, że przynajmniej w jednym z głównych wrogich mocarstw kobiety były szczęśliwe, a mężczyźni nieszczęśliwi, co nasuwa przypuszczenie, że kraj ten był czymś w rodzaju ginekokracji.<br /> <br /> Wniosek stąd, że usiłowania Cesarza, aby przezwyciężyć opozycję męskości i żeńskości, podlegały atakom z dwóch stron - męskiej i żeńskiej - i zakończyły się ostateczną katastrofą. Legenda udowadnia, że synteza pierwiastka żeńskiego i męskiego jest niemożliwa.<br /> <br /> Ostatnia para opozycji, na których opiera się omawiany mit, to przeciwstawienie biedny - bogaty. Cesarz był bogaty, ale, jak czytamy w jednym ze źródeł, był "bojownikiem sprawy biednych". Nie ulega wątpliwości, że Cesarz symbolizował próbę zniesienia językowego kontrastu między biedą i bogactwem. Fakt, że został pokonany, a wdowa po nim zubożała (jako żona "Milionera"), ukazuje, że jego wysiłki zmierzające do harmonijnego pogodzenia tych przeciwieństw zakończyły się klęską.<br /> <br /> Głębokie, pesymistyczne znaczenie tego mitu zawiera się w przekonaniu, że sprzeczności ludzkiego życia nie da się unicestwić i każda próba ich pogodzenia jest daremna.<br /> <br /> Interpretacja dr. Ramy, chociaż przyjęta z entuzjazmem przez wielu badaczy, nie spotkała się jednak z powszechną akceptacją. Z najostrzejszym atakiem wystąpił dr Gama, zwolennik słynnego dr. Zygmunta Frauda (ang. fraud - "oszustwo" lub "oszust"), założyciela innej (tzw. analo-psychotycznej) szkoły hermeneutycznej. Dr Gama podał w wątpliwość praktycznie wszystkie elementy interpretacji dr. Ramy, jak również, w szerszym zakresie, całą tzw. dżinsową doktrynę Levi-Straussa. Według teorii Frauda jedyna czynność, którą człowiek pragnie wykonywać bez chwili przerwy, to kopulacja, aby jednak przeżyć, człowiek zmusza się do wykonywania także innych czynności, co go unieszczęśliwia. W rezultacie jedni piszą wiersze, inni popełniają samobójstwo, jeszcze inni zostają przywódcami politycznymi, etc.<br /> <br /> „Muszę przyznać - oświadczył dr Gama - że dr Rama odkrył kilka interesujących faktów, które rzucają nowe światło na legendę; niemniej jego wydumana koncepcja jest absolutnie nie do przyjęcia. Nowe fakty stanowczo potwierdzają, że tylko teoria fraudowska jest w stanie wyjaśnić tę legendę. Jej prawdziwe znaczenie jest doprawdy jasne dla każdego wolnego od przesądów umysłu. Świnia nie stanowi bynajmniej symbolu męskości, lecz, wręcz przeciwnie, symbol mężczyzny zniewieściałego, kastrata. Wiadomo, że ludzie w owych czasach kastrowali samce świń, przerabiając je następnie na pożywienie. Wyrażenie » mężczyźni to szowinistyczne świnie «nie tylko nie wspiera spekulacji dr. Ramy, lecz pasuje znakomicie do doktryny fraudowskiej; odnosi się mianowicie - w obraźliwy sposób, rzecz jasna - do kastrata, samca niezdolnego do wyprodukowania potomstwa. Słowo » szowinistyczne «nie doczekało się jeszcze odpowiedniego wyjaśnienia, ale najprawdopodobniej spokrewnione jest ze słowem chauve , co znaczy łysy, bezwłosy, łysina zaś była jeszcze jednym znakiem niemęskości, podczas gdy owłosienie symbolizowało męską jurność. (Wynika to chociażby ze sformułowania zawartego w jednej z tych książek, które dochowały się w stanie nienaruszonym: » ta włochata bestia próbowała mnie zgwałcić «).<br /> <br /> Interpretacja przedstawia się więc jasno: Cesarz został pokonany w krainie kastratów ( » świń «), w następstwie czego musiał zbiec w spódniczkach bynajmniej nie dlatego, że był androginem, jak chce dr Rama, lecz ponieważ był mężczyzną tylko połowicznie; innymi słowy, był prawie na pewno kastratem. Usiłował istotnie przywrócić męskość innym mężczyznom - jak można się domyślić, również wykastrowanym - lecz poniósł klęskę. Jeśli w jednym z wrogich krajów kobiety były rzeczywiście szczęśliwe, a mężczyźni nie, to zapewne dlatego, że w tej mitologicznej krainie mężczyźni byli kastratami. Pozbywszy się przedmiotu zazdrości - penisa - kobiety były szczęśliwe. Czyż można znaleźć bardziej wiarygodne wytłumaczenie? W konsekwencji legenda wyraża uniwersalny, ogólnoludzki lęk przed kastracją, a porażka Cesarza symbolizuje nieodwracalność kastracji. Raz jeszcze fakty potwierdziły teorię Zygmunta Frauda”.<br /> <br /> Nie był to bynajmniej koniec dyskusji. Kolejny badacz, dr Ngama, zaatakował obie powyższe koncepcje. Profesor Ngama jest kontynuatorem myśli wielkiego doktora Calamarxa (ang. calamar - "mątwa"). Teoria tego ostatniego stwierdza, że istnieją ludzie bogaci i ludzie biedni, którzy zwalczają się wzajemnie i w trakcie tej walki tworzą rozmaite mitologie. Mitologie klasy bogatej miały przekonywać, że bogaci powinni pozostać bogatymi, podczas gdy mitologie klasy biednej reprezentowały stanowisko przeciwstawne. W przyszłości - udowadniał Calamarx - klasa biedna wyrżnie wszystkich bogaczy i zapanuje powszechne i trwałe szczęście.<br /> <br /> „Dla każdego przy zdrowych zmysłach jest oczywiste - argumentował dr Ngama - że z naukowego punktu widzenia obie » teorie «zaprezentowane na tej konferencji są nie tylko fałszywe, ale i reakcyjne. Pan Rama posuwa się w swej pseudoteorii do stwierdzenia, że wykoncypowane przez niego tzw. struktury są trwałe i niezmienne, innymi słowy, że bogacze pozostaną bogaczami, a nędzarze nędzarzami. Natomiast pseudoteoria pana Gamy stwierdza, że zamiast walczyć z niesprawiedliwością, klasa biedna winna przejmować się jedynie możliwością utraty wydajności seksualnej.<br /> <br /> Tymczasem prawdziwe znaczenie legendy jest całkiem jasne. Fakt, że Cesarz sam był bogaty, pozostaje bez znaczenia dla całości mitu, albowiem w odległej przeszłości wszyscy cesarze byli bogaci; dopiero w przyszłości, w epoce powszechnego szczęścia, cesarze będą biedni. Istotny jest natomiast fakt, że Cesarz był » bojownikiem sprawy biednych «, jak musieli przyznać nawet moi dwaj adwersarze. Nieuchronnie nasuwa się więc wniosek, że wrogowie Cesarza walczyli o sprawę bogatych, wszelką bowiem walkę da się ostatecznie sprowadzić do konfliktu bogatych z biednymi.<br /> <br /> Wszystkie znane nam elementy mitu potwierdzają tę interpretację. Cesarz został pokonany przez świnie, ale świnie - które wcale nie są takim czy innym symbolem seksualnym, jak to usiłowali » udowodnić «moi przedmówcy - reprezentują symbolicznie bogactwo. Oczywiście obaj referenci woleli przeoczyć ulotkę podpisaną przez Niezwyciężoną Światową Partię Rewolucyjną na rzecz Wyzwolenia Uciskanych Mas, która mówi jasno: » zabić te bogate świnie «. Nasz szlachetny Cesarz, bojownik sprawy biedoty, został zdradziecko zamordowany przez swych wrogów, ale, jak udowodnił sam dr Rama, jego żona poślubiła następnie człowieka biednego. Przesłanie legendy sprowadza się do przekonania, że wprawdzie jeden wielki obrońca biednych został zgładzony, ale walka toczy się dalej. Legenda w oczywisty sposób przynależy do folkloru biedoty i prawda niezwyciężonej teorii doktora Calamarxa raz jeszcze odniosła zwycięstwo”.<br /> <br /> W obliczu trzech konfliktowych teorii Akademia, jak zwykle w takich sytuacjach, musiała uciec się do głosowania. Po czterech turach głosowania, które nikomu nie zapewniły wyraźnej przewagi, piąta przyniosła zwycięstwo doktorowi Gamie i w ten sposób prawdziwość teorii Zygmunta Frauda została definitywnie i naukowo potwierdzona. Dr Gama nie posiadał się z radości, podczas gdy dwaj pokonani badacze, których błędy w ten sposób zdemaskowano, płakali gorzko. Za obronę niesłusznych teorii antropologicznych grozi, jak wiadomo, kara śmierci.<br /> <br /> <br /> <br /> Przekład autoryzowany z angielskiego: Anna Barańczak (Traduction „autorisée” de l'anglais: Anna Barańczak (je ne sais pas si c’est une traduction acceptée par, voire revue par l’auteur, ou simplement en règle avec le copyright)<br /> <br /> *** Tekst za "Zeszytami Literackimi" nr 19 (lato 1987); pierwotnie ukazał się w amerykańskim kwartalniku "Salmagundi" nr 72/1986 <br /> <br /> Le texte de " Zeszytami Literackimi (cahiers littéraire)" n° 19 (été 1987) a été publié à l'origine dans le trimestriel américain "Salmagundi" n°72/1986<br /> <br /> Cały tekst: http://wyborcza.pl/1,100696,4593986.html?as=2#ixzz2o3Whivb4
L'astragale de Cassiopée
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