Kara, le retour, avec l'énigme du samedi soir
voici le texte que nous propose Kara. Saurez-vous en reconnaître l'auteur ?
D.semblait paralysé. Il gisait sur le béton, les bras écartés, comme cloués sur une croix invisible. Les Décrochés montait et descendait sur sa poitrine au rythme de sa respiration. Il avait fini de lire sept cents pages et il regardait le plafond. C'était la première fois qu'il lisait un roman. Ce qu'il avait compris n'était pas plus gros qu'un grain de poussière. Tout ce qu'il restait du livre qui montait et descendait sur sa poitrine, c'était ce grain de poussière logé dans son esprit. Il sentait que toutes ces phrases qu'il n'avait pas comprises se ressemblaient et ne faisaient plus qu'un, et il avait du mal à respirer. D. n'avait pas compris Oguz Atay, mais il sentait qu'il avait progressé. La voie menant au but peut-être par l'incompréhension. Il n'avait pas encore les clés pour comprendre. Les noms, les événements, les rencontres, les propos, tout ce que contenait le roman tournoyait autour de sa tête et jetait des flots de couleurs sur les quatre murs de la maison. D., couché comme un ivrogne sous la pluie battante, regardait le plafond mué en arc-en-ciel.