Incipit-Bulle du week-end

C'est la littérature et la peinture américaines que j'ai choisis comme thème ce week-end. Les deux textes ont été écrits au milieu des années 1920.

1.

" Les collines, de l'autre côté de la vallée de l'Ebre, étaient longues et blanches. De ce côté-ci, il n'y avait ni ombre ni arbres, et la gare était entre deux lignes de rails, au soleil. Contre la gare, il y avait l'ombre chaude du bâtiment et un rideau de perles de bambou anti-mouches pendait devant la porte ouverte du café. L'Américain et la fille avec lui s'assirent à une table dehors à l'ombre. Il faisait brûlant et l'express de Barcelone arriverait dans quarante minutes. Il s'arrêtaient deux minutes à cet embranchement et continuait vers Madrid.
"Qu'est-ce qu'on pourrait boire?" demanda la fille. Elle avait enlevé son chapeau et l'avait posé sur la table.
"Qu'est-ce qu'il fait chaud, dit l'homme.
- Buvons de la bière.
- Dos cervezas, dit l'homme vers le rideau.
- Des grandes? demanda une femme depuis la porte.
- Oui. Deux grandes.
La femme apporta deux verres de bière et deux ronds de feutre. Elle posa les ronds de feutre et les verres de bière sur la table et regarda l'homme et la fille. La fille regardait au loin la ligne des collines. Elles étaient blanches dans le soleil et la campagne était brune et sèche."

2.

"Quand j'étais plus jeune et influençable, mon père m'a donné un conseil que je n'ai cessé de méditer depuis.

"Chaque fois que tu as envie de critiquer quelqu'un, me dit-il, souviens-toi seulement que tout le monde n'a pas bénéficié des mêmes avantages que toi."

Il n'en dit pas plus. Mais nous nous sommes toujours étrangement compris à demi-mot, et je vis bien que cela signifiait beaucoup plus pour lui. Par conséquent, je préfère m'abstenir de juger : ainsi suis-je devenu le confident de beaucoup de personnalités intéressantes et aussi la victime d'un certain nombre de raseurs invétérés. Les êtres extraordinaires sont prompts à repérer et à apprécier une telle ouverture d'esprit, surtout lorsqu'elle se manifeste chez un individu ordinaire comme moi : si bien qu'à l'université on m'a injustement reproché d'être un intrigant, sous prétexte que j'obtenais de garçons réputés farouches et impénétrables qu'ils me livrent leurs tourments secrets.

Comments

[kara]

*YAD VASHEM

[kara]

http://www.youtube.com/watch?v=gMY3Ou9L5xE

Pour Martinas et tous les habitants de Cassiopée,

...une bonne nuit;;


Waša Kara

[kara]

troisième pas vers l'enigme d Jean -ollivier

Ziemią jesteś gdzie nie wstyd jest cierpieć
Tu es la terre où il n'est pas de honte à pleurer

Mak czerwony, ścięty szronem łez
1949, Washington D.C.

Pavot rouge, figé dans le givre blanc des larmes.

[kara]

Ziemia Terre (natale)

o ma douce patrie d'Europe

le papillon qui s'assoit sur tes fleurs, souille ses ailes avec du sang.

le sang regorge aux gueules des tulipes,

L'étoile, il en change la couleur au cœur des liserons

et va jusqu'à sécher les graines de tes blés ( ton blé)


Vous ai je vraiment aidé, Jean -Ollivier, :o) ?

encore merci pour ce poème si bouleversant.
des amitiés aussi au maître de céans .

[kara]

C.M.a choisi "la résistance socialiste "pendant la seconde guerre mondiale. Il écrit" le traité ses insoumis".-
A la fin de la guerre, il part pour les Etats-Unis, le nouveau gouvernement polonais lui proposant un poste de diplomate-(attaché culturel -me semble-t-il.)
Lors d'un retour à Varsovie, il découvre la réalité du régime politique polonais Ce poème daté de 1949 pourrait être celui de cette prise de conscience et de la rupture qui le conduira à choisir l'asile politique en France .
Après 30ans d'exil il reviendra en terre polonaise pour ne s'établir à Cracovie qu'en 2000. Il y terminera sa vie .

premier pas vers l'énigme de Jean- Ollivier :o)