"Apocalypse Bébé" ou la conscience de Zéro
Valentine a disparu. Nous ne connaîtrons pas la taille de ses petons, un peu celle de ses tétons, mais, par contre, assez bien son entourage et les deux femmes détectives parties à sa recherche. Virginie Despentes, comme à son habitude, sans rien lâcher sauf le style, nous offre un roman très ancré dans le présent, brosse des portraits d'individualités qui n'ont rien à se dire entre elles, de familles décomposées, d'une jeunesse désenchantée à la dérive à l'image du monde qu'elle dépeint.
Les personnages, quelque peu caricaturaux, disent pourtant quelque chose des trente années qui viennent de s'écouler. C'est, bien sûr, moche... Il y a, par exemple, un père écrivain qui va lui même commenter les blogs où l'on parle de lui pour faire augmenter les statistiques de pages visionnées. Je n'ai que quatre ans d'écart avec Despentes alors je retrouve quelques choses de mes années collèges au milieu des années 80 quand elle raconte le parcours de "La hyène", une des détectives...
Le final, haut en couleur, a de quoi faire rougir Jean-Bernard Pouy.
L'ensemble m'a laissé un goût de hamburger. On sait que c'est pas très bon mais on est content de le manger... Et on le mange vite, tout comme on le digère.