Enigme de Kara
" En haut de la passerelle d'embarcation du gigantesque Air India International, une hôtesse vêtue d'un sari jaune pastel accueillait les passagers. La douce teinture de son habit laissait présager un voyage agréable et serein. Elle tenait ses mains croisés comme pour la prière, geste de bienvenue chez les Indiens. Son front ,à hauteur des sourcils, étaient marqué par un point rouge et brillant comme un rubis. En entrant dans le compartiment,je sentis un parfum entêtant et mystérieux, sans doute l'encens orientaux, d'herbes, de résines.
Nous volions dans la nuit et, par les hublots, nous apercevions que les clignotements des lumières vertes au bout de l'aile de l'avion. A l'époque (c'était bien avant l'explosion démographique) les conditions de voyage étaient confortables, très souvent les avions transportaient peu de passagers.
C'était le cas ce jour-là. Les gens dormaient allongés sur les sièges .
Sentant que je ne fermerai pas l'œil de la nuit, je sortis de mon sac le livre que Tarlowska m'avait offert pour le voyage… (...)
La nuit s'écoula, le jour se leva. Pour la première fois, j'aperçus par la hublot l'immensité de notre planète, spectacle évoquant l'infini. L'univers que je connaissais mesurait environ cinq cent kilomètres sur quatre cents. Nous volions sans escale et, tout en bas, la terre ne cessait de changer de couleur, passant du brun de la terre brûlée au vert pour se teindre langoureusement de bleu sombre.
Nous atterrîmes à New Delhi tard dans la soirée. Une chaude humidité me colla immédiatement à la peau. Désemparé au cœur de cette cité insolite et étrangère, je me couvris de sueur; Mes compagnons de voyage avaient soudain disparu, en levés par la foule bigarrée et animée venue les accueillir.Je suis resté seul sans savoir quoi faire. Le bâtiment de l'aéroport était petit, sombre et désert. Solitaire, il se dressait au cœur de la nuit au-delà de laquelle tout n'était que mystère pour moi . Un vieil homme vêtu d'une ample tunique blanche lui descendant jusqu'aux genoux a surgi des ténèbres. Il portait une barbe grise clairsemée et était coiffé d'un turban orange; Il m'a dit quelques mots que je n'avais pas compris. Je suppose qu'il m'a demandé pourquoi je restais planté là, au milieu de l'aéroport vide. N'ayant aucune idée de la réponse à lui donner, je regardais autour de moi, réfléchissant autour de moi, réfléchissant à la suite à donner aux opérations. Je n'avais absolument pas préparé ce voyage. Je n'avais noté ni noms ni adresses dans mon agenda. Je connaissais mal l'anglais. Moi dont le seul et unique rêve consistait à atteindre l'inaccessible, autrement dit à franchir une frontière, moi qui n'aspirais à rien d'autre, je me retrouvais à l'autre bout du monde.
Le vieil homme a réfléchi un moment, puis il m'a fait signe de le suivre. Condamné à l'Inde."
Voici pour le texte de l'énigme de Kara. Je pense avoir trouvé donc je ne joue pas pour l'instant.