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L'astragale de Cassiopée
13 décembre 2009

Incipit-bulle

Ce dimanche, c'est un incipit-bulle particulier. Ne le préparant pas de chez moi, je vous propose un roman trouvé sur place et l'autre dans la poche de mon manteau, c'est-à-dire celui que j'ai commencé hier soir. Pas que du bon du tout en fait... Me suis rendu compte en les tapant qu'ils avaient, en plus de la guerre, les torrents en commun.

town

1.

" C'était un des caractères particuliers des guerres qui ont eu lieu dans les colonies de l'Amérique septentrionale, qu'il fallait braver les fatigues et les dangers des déserts avant de pouvoir livrer bataille à l'ennemi qu'on cherchait. Une large ceinture de forêts, en apparence impénétrables, séparait les possessions des provinces hostiles de la France et de l'Angleterre. Le colon endurci aux travaux et l'Européen discipliné qui combattaient sous la même bannière passaient quelquefois des mois entiers à lutter contre les torrents, et à se frayer un passage entre les gorges des montagnes, en cherchant l'occasion de donner des preuves plus directes de leur intrépidité. Mais émules des guerriers naturels du pays dans leur patience, et apprenant d'eux à se soumettre aux privations, ils venaient à bout de surmonter toutes les difficultés; on pouvait croire qu'avec le temps il ne resterait dans les bois une retraite assez obscure, une solitude assez retirée pour offrir un abri contre les incursions de ceux qui prodiguaient leur sang pour assouvir leur vengeance, ou pour soutenir la politique froide et égoïste des monarques éloignés de l'Europe."

ARTnevMach

2.

" La chaleur est torride, en ce mois de juillet 1914. Le département de l'Aude sue. De Narbonne à Limoux, des myriades de vignes, plongées dans le sable ou le silex, amaigries et dures, étalent sur la terre sèche leurs pampres de sang.

Echo : sang!

Ce pays d'Aude, mi-pyrénéen, mi-méditerranéen, avec ses torrents et ses jachères, se contracte sous le soleil. Un vent cru souffle sur les cailloux. Des faisceaux d'odeurs et de rayons traversent un ciel nu. La substance du sol monte en filament fibreux, en troncs nains. Tout a un air étroit et ardent, un air de piques. Chaque plante est une baïonette.

Echo : baïonnettes!

Là-bas, près de Limoux, il y a un village qu'on appelle Pieusse. C'est ma patrie, ma grande. J'aime Pieusse d'un dur amour. L'amour, c'est ce qui est dur. Une colline, la plus simple du monde, nette et crue, lui sert d'horizon! La rivière d'Aude coule à ses pieds, amoureuse de ses propres rives. La plaine est poreuse, attirante et secrète comme une épouse. Rien de plus ardent qu'une souche, si ce n'est son fils le vin. Des peupliers pareils à des lances traversent le territoire de part en part. Tout se noue dans l'unité du soleil. Les choses sont crochues, aptes à l'attachement, avides de contacts et de chocs. La main de l'homme se reflète sur les champs ailés, et les odeurs végétales s'accrochent aux narines des bêtes avec une brûlante énergie. Dans chaque fille, il y a matière à mille chaleurs. Dans chaque coeur, il y a un univers de battements. Ah! passion, passion, rien de grand ne se fera jamais sans toi, ni rien de beau! Mais la véritable passion est calme comme la colline de Pieusse."

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Commentaires
K
Les pokemons sont couchés...ouf ! <br /> Merci à vous
L
Et Pado, y dit quoi? parce que notre Tata Kara, elle le suivrait bien comme qui dirait ---"il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire" et nous on préfère qu'elle aille pas se faire piquer par un scorpion
P
Allez<br /> Assez joué <br /> Couché.<br /> Je reprends mon Tallis <br /> Aujourd'hui j'ai alterné avec "Un enfant aux cheveux gris" pour rester dans le souvenir de Chambéry<br /> <br /> Bistouilles (j'espère que c'est pas sous copyright) à tous
V
Ben en tapant "Machine-gun" à la place de "La Mitrailleuse" le google y répond pareil.<br /> Le monde est bien petit de nos jours !
L
Alors ?
L'astragale de Cassiopée
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